AccouchementEn attendant bébé

Baby blues mon amour

posted by mamanlouve 3 février 2015 6 Comments

Tu viens d’accoucher tu dois être la femme la plus heureuse du monde ? Euh..oui..(et non…)

L’arrivée d’un premier enfant est un bouleversement incommensurable, on a beau se préparer pendant toute la grossesse la vérité c’est qu’on se prend une claque monstrueuse quand ce petit être arrive ! Un immense bonheur, un sentiment d’amour infini mais tellement fort qu’il en fait souffrir, voilà comment je décrirais la première semaine de vie de mon ange. (Boum j’ai planté le décor)

Dès la sortie de la maternité je me suis dit « mais mon dieu ils nous laissent sortir ? Là ? Comme ça ? Mais ils savent qu’on n’a jamais eu d’enfant et qu’on ne sait pas faire ?? »

Puis, j’ai passé le reste de la semaine à pleurer, à rire, à pleurer, à rire sans rien comprendre à ce qu’il se passait ! (Oui, oui je devais faire un peu peur à voir en effet…!) Ah les hormones…sacrées hormones…On en parle souvent sans savoir ce qu’elles font vraiment et bien tout ce que je peux vous dire c’est qu’elles sont super fortes !

On est tellement heureuse et à la fois tellement paniquée ! L’impression que ce sentiment d’amour est plus fort que nous, tellement fort qu’il fait peur. L’accouchement, la fatigue, la chute hormonale m’a terrassé. J’avais peur de trop l’aimer donc peur de ne pas bien faire, peur qu’il ne survive pas avec moi ! (N’ayons pas peur des mots je prenais ça pour un réel défi !)

J’ai eu tour à tour :

– peur d’abîmer son cordon quand je changeais sa couche,

– peur de lui casser un bras en l’habillant,

– peur qu’il se noie pendant le bain (oui oui sous mes yeux et évidemment je n’aurais pas réussi à le sortir de ces 10cm d’eau !),

– peur qu’il ait chaud/froid/faim… bref peur !

Et c’est là qu’on remercie son mari d’avoir si bien pris le relais. Il n’avait jamais eu d’enfant non plus et pourtant il s’en est occupé comme s’il avait fait ça toute sa vie ! (Tellement incroyable que parfois je me dis toujours qu’en fait il a 3 gamins cachés !) Changer sa couche, lui donner le bain, le biberon, le bercer pour l’endormir…tout ça sous mes yeux ébahis ! J’ai l’impression que pendant cette semaine j’étais spectatrice, je l’ai regardé faire tout en me demandant pourquoi moi je n’y arrivais pas …

Et au matin du 8ème jour je me suis levée et j’ai fait à mon tour tous ces gestes comme si je les avais toujours fait.

Que s’est il passé en une nuit ? Je n’en sais rien, aucune réponse, c’était juste fini. Comme un déclic, mon poids sur le cœur s’était envolé et j’avais besoin de m’occuper de mon bébé et plus que ça, je me suis rendue compte que moi aussi je savais faire. D’un jour à l’autre je suis passé d’un état de spectatrice en me disant que je ne saurais jamais faire, à un état de décisionnaire qui sait mieux que quiconque comment s’occuper de son enfant (j’expliquais même à mon mari comment il fallait faire telle ou telle chose! Oui j’ose tout, même pas peur!).

Il m’a donc fallu une semaine pour apprendre à trouver ma place de maman, apprendre à me faire confiance, lâcher enfin prise et libérer cette pression sur mes épaules que je m’étais mise toute seule. Oui je suis une bonne maman et il m’a fallu du temps pour que je m’en convainque !

Vais-je revivre ça pour ma prochaine grossesse? Je n’en sais rien…Avez-vous déjà ressenti ça ou quelque chose de similaire?

6 Comments

Pisciotta 26 octobre 2015 at 20 h 26 min

Bonjour,

Je viens d’accoucher, il y a une semaine de ça… C’était une césarienne programmée, c’est devenue une césarienne d’urgence, très mal vécue. Placenta praevia, hémorragie, état de choc….
Depuis je suis très très mal…faut savoir aussi qu’on a emménagé en Arabie saoudite à cause du travail de mon mari en août donc à 7 mois de grossesse et ça a été très dure.
Aujourd’hui je suis en plein baby blues… J’ai une fille de 6 ans aussi..
J’aime mes enfants plus que tout et j’ai peur pour mon fils, que j’ai eu si peur de perdre….
J’ai peur aussi de lui faire du mal, je psychotte sur ma rambarde d’escaliers…
Je suis dans un appartement non choisi aussi mais imposé avec un étage avec des escaliers en colimaçon, et en marbre et je déteste….
Enfin voilà je n’arrête pas de pleurer depuis … C’est très très dur….mon mari est présent, travaille sur place car logement de fonction mais il n’a pas encore plus poser ses congés pater. … Heureusement il travaille le matin ou l’après-midi mais ces moments où je suis seule sont très dures et angoissant.. Ma fille de 6 ans m’a vu pleurer aujourd’hui….
Enfin voilà… Je veux bien qu’on dialogue si c’est possible.

Merci

Bonne soirée

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Jane 25 février 2016 at 11 h 52 min

Maintenant que je suis maman depuis 2 mois (j’avais mis ce magnifique blog en favori pendant ma grossesse et je m’étais promis de commenter sur un article où je me retrouverais et voilà l’article où je commente) et le baby blues m’est tombé dessus 2 jours après l’accouchement. Après un déclenchement et 27 heures de travail, j’étais incapable de me lever du lit tellement j’étais fatiguée alors mon homme prenait le relai pour la couche, le biberon (j’étais incapable selon moi de tenir correctement mon fils dans les bras), pour tout en fait. Pendant une discussion avec mon père, j’ai eu le choc total : je ne m’occupais pas de mon fils, mon homme faisait tout donc il fallait à un moment que je prenne les devants et que je le fasse. Dès l’instant où mon homme était revenu dans la chambre, il m’a laissé faire tout en m’observant mais malheureusement, je n’y arrivais pas alors que je savais que c’était pas compliqué à faire (j’avais déjà changée des couches avant la naissance de mon fils), je ne pouvais pas le faire, je n’y arrivais pas, quelque chose coinçait, j’avais peur de tout, de le tuer, de passer à côté de quelque chose d’indispensable, de ne pas comprendre ses pleurs. Les discussions avec les sages femmes étaient d’un réel soulagement mais dès le retour à la maison, j’avais le sentiment de n’avoir rien compris, de ne plus savoir faire ce que j’avais fini par acquérir à la maternité. Deux mois après, j’ai parfois encore ce sentiment malgré que j’ai plus d’assurance. Ah, la vie de maman …

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Cora 6 mai 2016 at 21 h 33 min

Oh oui j’ai connu ça moi aussi…Ca a duré un bon mois et demi, et c’était terrible. Ma fille est née plus tôt que prévu, césarienne semi urgente, placée directement sous oxygène, transférée dans une maternité de niveau 3 le soir même… (je l’ai vue trois secondes, et vraiment vue/prise à bras au bout de deux jours). Je souffrais, la fatigue et les angoisses étaient si intenses que je pleurais dès que je voyais mon compagnon partir travailler, j’avais peur de ne pas m’en sortir, j’ai même pensé : « je n’y arriverai pas, faut que je passe le relais à quelqu’un de l’extérieur, c’est trop dur. »
J’ai vécu les premières semaines comme une épreuve malgré tout l’amour que je ressentais pour mon enfant. C’était terrible, vraiment. Une sage femme que j’avais appelée pour venir voir Lilas à domicile a été d’une extrême douceur, et m’a dit qu’elle était sereine, que c’était le signe que je faisais bien.
Puis mes parents sont venus en vacances, mon frère a été très maladroit, et quand j’ai parlé avec ma mère, là j’ai eu un déclic. Elle a su trouver les mots, sans me culpabiliser, ni me juger. Là j’ai compris que j’étais la Maman de cet enfant, moi, personne d’autre, qu’au fond je trouverai la force et les réponses nécessaires à son bien-être, et le ciel s’est éclairci…
Mais je trouve qu’on est lâché dans la nature, sans être préparé à « l’après », et c’est dommage…

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ColombesMum 29 juillet 2016 at 11 h 24 min

Ah oui…le métier de mère…
Voici le passage qui m’a sauvée de l’impasse –
« Maintenant que le personnel de la maternité (…) n’est plus là pour répondre à vos questions (…), vous vous sentez envahie par le doute et l’inquiétude de ne pas être à la hauteur de la tâche. (…) vous n’êtes pas la seule à être la mère incompétente que vous craignez d’être. Toutes vos voisines à la maternité (…) sont sans doute dans la même perplexité que vous. (…) Oui vous êtes nulle! comme les autres femmes, ni plus ni moins. Mais qui a dit que nos bébés avaient besoin d’autre chose que de notre incompétence parentale, de notre « nullité »? Qui a dit que les parents devaient tout savoir avant d’avoir commencé. (…) Bébé je ne sais rien de toi, alors dis-moi comment tu vis, puisque toi tu le sais. Et d’abord, dis-moi ce qu’est le temps des bébés car visiblement entre le tien et le nôtre, il y a de notables différences ».
Bébé, dis-moi qui tu es, du Dr Philippe Grandsenne, Editions Poche Marabout
Ce livre m’a sauvée 🙂 – et ça ce n’est qu’un petit extrait.

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Faye Robitaille 9 décembre 2017 at 1 h 24 min

Bonjour, je lis vos blogs tous les jours. Votre humour
le style est génial, continuez votre bon travail!

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