J’ai accouché il y a maintenant 16 mois, et je me remémore à la perfection de ces jours qui ont suivi ta naissance. Notre découverte mutuelle, toutes ces premières fois, ces gestes maladroits, cette impression que notre vie a changé à tout jamais. Il y a tant de belles choses que je retiens mais il y a aussi une souffrance. Une souffrance que peu de gens connaissent au final. Une souffrance que j’ai su taire au fil du temps, par habitude, et parce que c’était trop honteux et trop égoïste. Je parle là de ce désir de te garder pour moi, de ne pas te partager.
***
J’ai accouché à 4h30 du matin, après 12h de travail. Je suis restée en salle d’accouchement jusqu’à 13h, faute de lit disponible. J’ai donc passé la fin de nuit et toute la matinée sur cette table d’accouchement (assez inconfortable vous en conviendrez!) à …non pas dormir mais te regarder. Je n’avais pourtant pas dormi depuis 30h, mais mes yeux ne pouvaient se fermer. J’étais subjuguée, incapable de détourner le regard et d’arrêter de sentir ce petit souffle chaud contre moi. J’ai profité, profité de chaque minute, tout en étant dans un état second après ce marathon physique et mental indescriptible.
Et puis, nous sommes enfin montés dans notre chambre et les visites ont commencé. Entre un mélange d’excitation de présenter notre bébé et une envie de rester quelques heures de plus dans notre bulle, juste tous les trois. Au final très peu de gens « autorisés », juste les parents, frères et soeurs et amies très très proches. Mais on sait ce que c’est, ça en fait du monde en réalité quand il y a deux familles, et seulement trois jours !
Et puis.
Et puis, on m’a posé pour la première fois cette fameuse question : « je peux le porter? » et là j’ai cru qu’on était entrain de me demander de donner mon rein. Pourquoi? Je n’en sais rien! Moi même j’ai été surprise par ma propre émotion, mais évidemment je ne pouvais pas répondre non. Alors j’ai tendu mes bras pour déposer mon si petit bébé, que je venais tout juste de mettre au monde, dans les bras de quelqu’un d’autre, et vous savez quoi? ça m’a fait mal. (C’est à ce moment là que soit vous restez pour lire la suite soit vous fuyez en vous disant c’est quoi son problème à celle là??).
Et bien avec beaucoup de recul je pense pouvoir dire que je n’étais pas prête. Pas prête à d’un coup passer de l’état « dans mon ventre » à l’état « dans les bras de tout le monde », c’est tellement bête dit comme ça mais c’était vraiment mon ressenti. Comme si j’avais déjà eu la « chance d’en profiter » pendant 9 mois et maintenant c’était au tour des autres – mais, mais, mais moi je me sentais comme eux, ébahie et spectatrice!
Et puis j’avais peur. Peur que ce bébé qui a fait 15-20 paires de bras en un si court espace temps se demande qui était en réalité sa maman? Alors je sais qu’un enfant reconnaît sa mère à l’odeur, à la voix qui l’a bercé pendant 9 mois, oui je sais que c’est « ce qu’on dit » ! Mais à ce moment je me disais juste qu’il avait été tellement sur tout le monde qu’il devait déjà avoir oublié mon odeur, c’est comme si ce lien venait de se rompre d’un coup.
Bref, je crois tout simplement que j’ai eu du mal à trouver ma place.
***
C’était moi la fille de mes parents qui devenait mère,
C’était moi leur soeur qui devenait maman,
C’était moi la copine qui devenait maman,
C’était moi sa femme qui devenait la mère de son enfant,
Bref.
J’étais devenue la maman de ce tout petit bébé.
Puis, heureusement, ce sentiment s’est peu à peu estompé, avec le temps j’ai su trouver ma place, j’ai su laisser un espace à chaque personne que j’aime. Aujourd’hui je suis tellement heureuse de voir la relation que little G a avec chaque personne qui compose notre vie. C’est beau, c’est émouvant de voir ce petit garçon si adoré de ses grands parents, oncles, tantes, amis. J’ai l’impression d’avoir trouvé mon équilibre et j’ai appris à le « partager », il m’a juste fallu un peu de temps…
J’ai beau être une maman louve je ne veux en rien être exclusive et étouffante. Mon but n’est pas de te garder pour moi mais bien de t’apprendre à trouver ton chemin. Et pour cela, oui, je serai toujours à tes côtés .
29 Comments
je comprends ton ressenti.
pour ma part, je la « donne » facilement » quand je le sens. et des fois je ne le sens absolument pas et je deviens une lionne qui protège son bébé !
d’une manière générale je trouve l’accouchement brutal. bien sur par l’effort demandé, la violence des douleurs, LA rencontre etc … mais ce qui est tout aussi brutal c’est de passer « d’un ventre plein à un ventre vide ». 9 mois que bébé fait sa place et paf! plus rien. cette « séparation » est brutale, on ne peut pas s’y préparer et perso ça m’a fait perdre pas mal de moyens.
on se retrouve a faire le deuil de cette grossesse, et à apprendre à comprendre et aimer notre bébé. c’est juste énorme quoi.
pour revenir sur le fait de le laisser dans les bras des autres, je trouve que les mentalités évoluent et que de plus en plus respectent le nouveau né et sa maman en ne voulant pas à tout prix le prendre. on commencent à comprendre qu’il faut du temps à se nouveau trio pour s’apprivoiser.
encore un bel article 😉 merci !
Oh mon dieu !
Si tu savais depuis combien de temps je m’interroge sur le faite de parler de cette sensation que tu as aussi vécu sur mon blog.
J’ai exactement le même ressenti que toi.
Il m’a fallu du temps aussi et ce n’est pas encore toujours très évident !
Tu as su mettre les mots sur ce qu’on ressent quasiment toutes, je pense.
Très belle article.
J’adore ! Vraiment !
Merci pour ce joli texte, qui me parle beaucoup.
Gabrielle a aujourd’hui trois ans. Je me rappelle qu’elle n’a pas quitté mes bras une seule fois quand elle était nouvelle née. Je n’en avais pas envie. Elle non plus je crois.
Je suis persuadée que les enfants acquièrent leur confiance en l’autre une fois qu’ils sont bien rassasiés de leur lien avec leur maman et leur papa. C’est ce que je crois moi.
Belle journée à toi et à ta jolie famille.
J’ai eu exactement le meme sentiment que toi. Mais heureusement, a la maternité a part les parents et ma soeur, je n’ai pas eu d’autres visites. Ma famille ou amis ont preferé venir me voir au calme chez mes parents. Ce qui est plus agréable qu’a la maternité.(les parents du chéri préfèrent passer leur weekend avec des amis a eux…). J’ai donc eu 4 jours, pour bien profiter et découvrir ce petit bout. Et comme toi, je n’avais pas dormi depuis plus de 30h quand j’ai accouché et pourtant je n’ai pas dormi et je n’ai fait que le regarder, l’observer, lui parler !! Et Mr Barbu aussi vu qu’il a passé les 4 jours/nuits avec moi et son fils !!! Un super moment en famille, se découvrir a 3.
Par contre ce sentiment de « je te l’enleve » des bras, je l’ai subit avec la belle mère (et je le subi toujours). Déjà elle n’est pas venu nous voir les 2 premières semaines ou il est né, ok Toulouse d’orleans ce n’est pas la porte a coté mais pour un premier petit enfant tu fais l’effort en tant que grand parent… Et ensuite, quand on s’est arreté en voiture sur le chemin pour revenir sur paris, quand je suis rentrée dans sa maison, j’ai même pas eu droit a un bonjour ou merde… Elle me l’a pris des bras direct sans demander. .. Et la, j’ai bouillonnais, sans m’énerver car je me connais. Donc c’est le mari qui a fait la réflexion mais elle s’en foutait (et s’en fout toujours je pense) . Elle ne respecte pas sue je sois la mère, que mon fils ai besoin de moi, pas d’elle. Elle veut sans cesse le prendre ou le colle… Même le matin, quand je lui donnais le biberon une fois (dans notre lit) elle est rentrée et m’a regardé … Comme ca, sans frapper sans demander.. Et me l’a repris des bras ensuite. Comme ca pretextant que ca serait mieux pour moi d’être tranquille…
Ce sentiment, je le ressent vraiment mais avec elle ca va exploser un de ces jours (j’essaye d’être calme car c’est quand même la mère du barbu) mais cela devient oppressant/ettoufant. Par exemple depuis la naissance, elle n’a rien offert au petit ou nous mais par contre sans demander, elle a fait une chambre complète de bébé chez elle… Avant même que moi je fasse celle de chez moi pendant que j’étais enceinte… Quelque chose que j’ai pris vraiment mal..comme si, on me le volait alors qu’il n’était pas encore la…
Elle savait que l’on avait besoin d’une baignoire qui se rétracter pour gagner de la place.. Ben non elle n’a acheté pour elle.. Pareil pour la poussette, lit bébé etc … De la folie … Comme si c’était son bébé a elle…. Elle sans le prendre des bras, elle se l’était approprié..
Et je pourrais t’en dire plus, mais on va rester sur le : elle essaye encore de me le prendre des bras sans demander … Alors et bien je l’evite le plus possible pour ne pas avoir le sentiment de me faire voler mon bébé …Et l’on se porte mieux sans elle.
Mais je te rassure avec qu’est ce autres ca se passe bien, ils me demandent si ils peuvent le prendre dans qu’est ce bras etc … Et ne sont pas hyper collant ou gaga .. Mais surtout ils demandent ce qui est primordial… Car c’est quand meme la prunelle de nos yeux, notre bébé a nous… Pas un jouet …
Les personnes oublient souvent que les jeunes parents et le bébé, on besoin de temps pour eux, se connaitre, s’apprivoiser, se construire ou tout simplement s’aimer.
C’est tout à fait normal, c’est une réaction de Maman, si ça peut ta rassurer j’ai une amie qui a mis 6 mois a laisser quelqu’un porter son bébé, 6 longs mois pendant lesquels même sa meilleure amie ne pouvait pas le prendre… ça ne me dérange pas quand c’est quelqu’un de proche mais le pire ce sont les gens qui caressent son visage, là j’ai envie de rugir!!! 😉
très bel article de maman 😉
je n’ai jamais ressenti ces émotions là, je les ai toujours confiés facilement, même au début, mais je pense que ça doit être un déchirement oui pour certaines! C’est bien que tu puisses y arriver mieux maintenant!
bisous!
Chère Mamanlouve,
j’ai découvert votre site tout récemment et me suis plongée avec plaisir dans vos différents billets. J’aime beaucoup ce que vous écrivez, non seulement parce que c’est bien écrit, mais aussi parce que c’est toujours très juste, sans fausse note et que cela fait bien souvent écho à mon propre ressenti et ma propre expérience de maman.
Et avec ce dernier article, bingo ! C’est plus qu’un écho, j’ai l’impression en vous lisant que j’aurais pu écrire ces mots. A la lecture, je revis ces premiers moments parfaits , magiques, que l’on aimerait pouvoir vivre encore et encore tellement ils étaient enivrants. La différence est que je n’ai pas accepté que qui ce soit prenne mon tout petit bébé dans ses bras, quand ils sont tous venus nous voir alors que je venais tout juste de le mettre au monde dans la nuit, épuisée que j’étais de n’avoir pas dormi depuis 48h, désorientée par la fièvre, les jambes encore engourdies par la péridurale. J’étais frustrée de ne pas l’avoir encore moi-même serré comme il faut dans mes bras. Il était si paisible, si fatigué lui aussi de sa naissance, je ne voulais pas l’empêcher de dormir … La sage-femme nous a déconseillé d’avoir des visites si tôt, mais au contraire de laisser ce petit ange dormir, de ne le manipuler que s’il s’éveillait pour manger par exemple. Il était possible qu’il dorme toute la journée et il ne faudrait pas s’inquiéter. Lors de la préparation à l’accouchement, j’avais parlé de ce moment avec ma sage-femme: elle m’avait conseillé de suivre mon instinct pour décider si je souhaitais des visites , et si je laissais mon bébé aller de bras en bras. Alors j’ai suivi ces différents conseils qui me semblaient sensés, et surtout j’ai suivi mon instinct qui me disait que le mieux pour respecter mon bébé était de le laisser tranquille; bien emmitouflé dans sa couverture.
Certains ont compris et respecté cette démarche, conscients de la chance qu’ils avaient déjà de pouvoir venir voir leur premier petit-fils quelques heures après sa naissance. Ils n’ont pas insisté, et ont comme moi, comme nous, passé du temps à le contempler dormir et sourire aux anges. D’autres m’en veulent encore et sont restés bloqués là-dessus. Je comprends leur frustration, je regrette qu’ils ne soient pas capables de savoir apprécier ce qu’ils ont sans en demander toujours plus, mais si c’était à refaire, je referai pareil et nous referions pareil, car dès les premiers moments de sa vie c’est aussi son papa poule qui l’a protégé et a fait respecter ce choix que nous avions fait de le laisser dormir pendant les visites. Je crois même que je trouverai n’importe quel prétexte pour qu’ils ne viennent pas si tôt, qu’on nous laisse profiter rien que nous trois de ces premieres heures et qu’on nous laisse reprendre quelques forces. Jusqu’au premier anniversaire de mon bébé chat, j’ai souvent repensé avec douleur à cette journée , et au comportement hostile qu’elle a engendrée chez certains ( toujours présent malheureusement), venu noircir le tableau de cette journée parfaite. Petit à petit cette douleur s’atténue, car je préfère garder seulement les bons souvenirs. Aujourd’hui je le partage sans problème avec ceux qui ont toujours montré de la bienveillance envers lui, envers nous. Et mon petit chat a une relation merveilleuse avec eux. Avec les autres, c’est plus difficile, et ce dans les deux sens. Bébé chat a maintenant 21 mois, et ne veut pas qu’on le partage avec ceux qui ont toujours été malveillants. Je crois qu’il a ressenti cela dès ce fameux premier jour, et que son petit cerveau n’a pas oublié. Je ne sais pas de fait si nous avons fait le bon choix ce jour-là, mais nous avons suivi notre instinct.
Et bien tu vois, lorsque mes amis ou femmes de la famille accouchent, je ne demande jamais à prendre le petit bébé dans mes bras. Par pudeur. Par respect pour la maman qui vient tout juste de mettre au monde ce petit bout de chou. En lisant ton article, je comprends encore mieux cette petite voix intérieure qui me murmurait à l’esprit « non, ne demande pas si tu peux la/le prendre. C’est aux parents qu’est réservé ce geste d’amour pour le moment ». Merci de partager ce ressenti qui, j’imagine, est bien plus fréquent qu’on ne le pense chez les toutes jeunes mamans… je verrai dans quelques mois si pour moi aussi c’est le cas 🙂
Les docteurs nous avait interdit de la faire toucher par d’autres que moi ou mon mari à cause de son RCIU donc j’ai pas eu à faire face à ce dilemme trop tôt. On a dû donner au bout de deux semaines et ça m’a pas trop déchirée.
Par contre aujourd’hui je suis super réticente à la confier à quelqu’un d’autre que son père parce qu’elle traverse la phase de séparation et qu’elle a pas toujours envie d’aller vers les autres, c’est plus une nourrisson mais les gens veulent encore l’attraper et la tenir trop serré trop vite. Donc c’est maintenant qu’on m’enlève un rein en fait 😛 Et en général on me le rend tremblant et hurlant très vite !
Ton article est une petite merveille dans laquelle je me retrouve complètement. Je n’ai pas encore accouché, mais j’ai déjà ce sentiment envahissant qu’est la peur de la séparation d’avec ma Bibou, de la partager avec les autres tout en étant parfaitement consciente qu’il ne s’agit pas d’un bébé conçu uniquement pour moi et que je me dois d’être un guide et pas une maman étouffante et angoissée.
Merci, je pensais être la seule à penser de cette façon, j’en avais presque honte …
Je pense que ton article résonne pour bon nombre de maman 😉
Lorsque ma fille est née il y a plus de trois ans, j’étais émerveillée devant ce petit être. Les visites ont commencé lorsque ma puce avait 24h. C’est mon beau-frère qui a demandé à la prendre, et comme toi, par surprise je n’ai pas osé dire non, et j’ai longtemps regretté cette acceptation. Lorsqu’il a pris mon bébé, il sentait la cigarette, j’ai trouvé ca répugnant.. et sans me demander il l’a donné à sa femme, qui l’a donné à l’un de nos amis.. de bras en bras. Je bouillonnais, mais n’osais rien dire.
A côté de ca, j’ai passé quelques semaines chez mes parents lorsque ma fille avait un mois.. et ma mère ne cessait de l’appeler mon bébé. Je bouillais.
J’ai compris par la suite que ce n’était que de la maladresse.. et je lui ai dis que ca me dérangeait.. elle pouvait l’appeler bébé mais pas MON bébé.. c’était le mien.
Pour mon fils, aujourd’hui 17 mois, je n’ai laissé personne le prendre à la maternité, sauf mes parents à qui je l’ai proposé. Ca a fait une vraie différence pour moi. Ma mère n’a plus jamais dis MON bébé…
Et à toutes mes amies enceintes, je leur dis toujours qu’elles sont libres de choisir et n’ont pas à se sentir obligé de quoique ce soit.. faire connaissance avec son enfant est une des plus merveilleuses choses qui soit.. et à chacune d’elle, je leur dis que je ne passerai pas à la maternité sauf si elles le souhaitent et que ma visite sera plus un peu plus tard lorsqu’elles seront prêtes..
Merci pour ce bel article.
Rolalla que je me reconnais dans cet article avec effet fois 10 pour numéro 1… Étrangement d’ailleurs ! Je crois que j’aurais pu mordre les premières fois où les gens les prenaient dans leurs bras ! Même son papa ça me faisait un pincement au coeur. Tu vois il y a bien plus désespéree que toi 🙂 c’est vrai que c’est tellement dur de partager ces petits êtres…. J’ai du mal d’ailleurs à comprendre comment font certaines mamans pour arriver à « déléguer » si vite la chair de leur chair ! C’est incroyable… On est pas toute construite de la même façon c’est certain ! Comme envisager de passer la première nuit sans eux !! Pour numéro un me souviens qu’une auxiliaire m’avait demandé si je voulais qu’elle le prenne pour que je puisse me reposer. Je l’ai regardé avec deux yeux ronds comme si elle venait de me demander si elle pouvait m’emprunter un oeil… Hihi ! Joli article comme toujours !
Je comprends tout à fait ton ressenti! D’ailleurs, pour mes deux enfants, il était hors de question que quelqu’un d’autre que son papa ou moi les prennent dans les bras avant un bon mois. Un nouveau-né n’est pas une poupée! Et j’ai aussi refusé de porter mes neveux et nièces à leur naissance. Alors c’est sûr que j’ai eu des réflexions et que je voyais dans les yeux de ma belle-mère qu’elle en mourait d’envie mais tant pis. Le bien-être du bébé et de la maman d’abord, namého! 😉
L’avantage avec ma fille, c’est qu’elle détestait être loin de moi jusqu’à 18 mois. La première fois que ma grand-mère l’a vue, elle me l’a arraché des bras et ma fille s’est mise à hurler, ça lui a fait tout bizarre! Personne ne pouvait la toucher, pas même les grands-parents et il fallait chaque fois quelques minutes d’adaptation avant qu’elle daigne les embrasser. Quand elle a eu 18 mois et qu’elle était un peu plus mature, elle a compris qu’on devait dire bonjour et faire la bise en arrivant et ça allait mieux. Mais c’est fou ce que les gens l’ont mal pris (et évidemment c’était de ma faute parce que je la couvais trop).
Alors ça c’est un article qui me donne envie de m’exprimer.
Mon petit beau à 7 mois et ce que tu me décris a été tout à fait inverse.
Alors remettons un peu les choses dans leur contexte:
-Je suis arrivée à la maternité à 7h, et j’ai accouché à 18h18, j’ai résisté toute la nuit chez moi pour retarder l’échéance et j’ai bien fais. Mais le problème c’est que les contractions ont commencé à me faire vomir, et ça je l’avais pas prévu du tout. Je gérais bien jusqu’à 7cm mais là quand j’ai vu que ça recommençait, je me rendais compte que je m’épuisais donc péridurale et tout le tralala.
Bref tout ça pour dire que évidemment que mon cerveau a vrillé lorsque notre petit bout est venu au monde, évidemment que je suis restée sonné, évidemment que ma vie a changé et que tout s’est trouvé chamboulé.
Mais voilà, la température de la pièce était de 35°, lorsqu’ils me l’on posé pour le peau à peau j’étais une bouillotte vivante et je lui ai même donné de la température donc j’avoue, un peu honteuse, que je n’avais qu’une envie: qu’ils me l’enlèvent. Comme quoi…
Ensuite on est resté 3 h dans cette salle d’accouchement et j’ai senti la fatigue s’abattre sur moi donc je ne suis pas restée à le contempler toute la nuit par la suite. Non, je me demandais comment apprivoiser cette petite chose et si d’ailleurs elle était bien à moi, tant je n’arrivais pas à y croire. Mère indigne que je suis!
Mes parents étaient les premiers à le voir, et immédiatement je le leur ai donné sans même me poser de questions. Et pourtant je pensais qu’avec une mauvaise expérience de grossesse extra utérine , j’allais être extrêmement possessive au départ. Que nenni.
Ensuite le retour à la maison, pareil le baby blues, les angoisses, tout ça faisait que oui, je m’en débarrassais presque, ça me faisait du bien que son papa ou d’autres personnes tentent de l’apaiser, le cajole quand je m’en sentais bien incapable après des essais infructueux.
Ce sentiment est venu bien plus tard, pour ses 4 mois, le jour suivant notre mariage, quelques personnes n’arrêtaient pas de le prendre dès que je le mettais dans sa poussette sans même me demander et ça a eu tendance à énormément me gonfler. Sans déc’ des vautours qui n’attendaient que ça. Là oui j’ai ressortis ce côté lionne!
Oh la la cet article m’émeut tellement je me reconnais. Durant toute la grossesse c’était une vraie peur pour moi, comment partager mon petit coeur… j’avais peur du coté trop étouffant de ma belle-mère (d’ailleurs elle était la cible de mes angoisses de partage), peur de ma mère et de ses milliers de conseils, etc etc c’était horrible. d’ailleurs je me souviens à la maternité, le deuxième jour, on avait eu tant de visites, tant de bras pour mon petit chou, à la fin de la journée lui moi étions éreintés, je ne faisais que pleurer en disant à mon H qu’il avait été dans trop de bras d ‘un coup et d’ailleurs je ne sais pas si c’est lié mais la nuit qui a suivit a été une horreur et il ne voulait être que dans mes bras.
Maintenant il a neuf mois et je suis de plus en plus heureuse de le vois s’épanouir avec d’autres et surtout je suis touchée de constaté que mon bébé à moi puisse être autant aimé par tant de personnes, et je suis contente pour lui car je sais qu’il n’y a rien de mieux que d’être entouré!
gros bisous!
Tiff
http://mabulledepensees.com
Je te comprends, Garance a 6 mois aujourd’hui mais il m’arrive encore de me dire que la remettrez bien au chaud dans mon ventre, pour la garder juste pour moi 🙂
Bises
laura
Cette fois ci pour le 2eme j’ai osé dire « non » à ces bras qui en réclament un morceau… Et j’ai été fière et soulagée! J’ai dit que non, il était tout petit, que trop d’odeurs ça ne devait pas être chouette pour lui.
Pour mon premier j’étais docile, et je me souviens avoir eu honte quand, bien dressée, j’ai proposé à une amie (pédopsy…) si elle voulait « le prendre » (il avait 2 mois et quelques) et qu’elle m’a répondu « oh non, je crois que pendant un bout de temps encore c’est dans tes bras qu’il sera le mieux! ». Ça m’a déculpabilisée pour la suite!
Salut, je découvre ton blog avec émerveillement!
J’adore ta façon décrire et ce premier article que je lis et poignant et c’est une des choses dont j’ai très peur le jour où je deviendrais maman. Je suis déjà tellement exclusive avec mes chats^^
La photo est superbe en tout cas et je repasserai sur ton blog régulièrement!
A très bientôt
Vanda
12h de travail… même là ils font tout pareil. Bon, lui était moins matinal, 8h19. Très bel article comme toujours… Il a beaucoup de chance de t’avoir, toi, sa seule et unique maman !Bon week end ma douce Flore, je t’embrasse
Ton billet est splendide et je suis très contente pour ta sélection Hellocoton.
C’est courageux d’oser parler de ce sentiment. Je ne l’ai pas ressenti avec aucun de mes bébés mais àvoir le ventre vide et ne plus être la seule à les sentir à l’intérieur de moi m’a été douloureux. Je te lis pour la première fois, belle découverte. A bientôt
Moi j’aurai pensé être comme toi au départ, et à ma grande surprise ça ne m’a pas dérangé qu’on me le porte. Faut dire que je me sentais un peu vampirisée mais ça c’est une autre histoire.
Ca dépendait quand même à qui…. y a des gens à qui j’ai du mal (mais on ne choisit pas sa famille….) surtout quand tout petit il me revenait avec l’odeur d’une autre.
C’est aujourd’hui que j’ai plus de mal à m’en séparer. Aujourd’hui où je passe moins de temps auprès de lui éveillé que sa nounou, aujourd’hui c’est moi qui le vampirise!
Je me reconnais complètement dans ce que tu décris. Pendant les cours de préparation, on nous avait prévenu de ne pas laisser les gens porter notre bébé à la maternité, pour favoriser l’allaitement, et le sécuriser. ça me convenait bien comme point de vue, mais je ne savais pas si j’arriverai à l’imposer. Et à la maternité, l’auxiliaire de puériculture m’a conseillé de laisser mon bébé en couche dans mon tee-shirt pendant les visites, comme ça personne ne le toucherait. C’est ce que j’ai fait, ce qui m’a beaucoup rassuré! Je pense que mes beaux-parents auraient aimé le prendre, mais le papa leur avait expliqué notre point de vue, donc ils n’ont pas insisté. Il a un peu plus de 2 semaines, et personne à part le papa et moi (et tous les professionnels de santé) ne l’a encore pris dans les bras. Et je ne suis pas du tout prête à le laisser toucher par qqn d’autre…
Bonjour Mamanlouve,
J’ai découvert votre blog il y a quelques semaines et ça y est, je suis accro!
Dur dur en effet de laisser notre petit bébé quelques heures après la naissance….! Moi aussi je me rends compte un an après que ça n’a pas été aussi simple que je voulais bien le penser… En plus avec un bébé « facile » qui ne pleure presque pas, aucune excuse valable à opposer à tous ces bras ! J’aurai voulu avoir la force de dire non mais, encore groggy par la péridurale de la césarienne et contente de présenter ma merveille, j’ai cédé à ces avances…. Je regrette un peu et je pense que je m’autoriserai de prendre plus de temps pour nous si j’ai d’autres enfants.
Merci pour vos articles, toujours justes, qui mettent des mots sur nos émotions et notre vécu de jeunes mamans. Mention spéciale aux photos qui sont tops!
A bientôt pour de nouvelles aventures,
Jeanne
Emouvant article. C’est vrai qu’il n’est pas évident au début de confier nos bébés à d’autres personnes, y compris le staff médical!
Merci pour ce joli post.
Je n’avais jamais lu un ressenti aussi proche du mien. Tout comme toi, il m’a été très difficile de « prêter » mon bébé aux autres. A vrai dire, je n’ai pas fait beaucoup d’effort car c’était au dessus de mes forces. J’ai expliqué que pour l’heure bébé n’avait pas besoin de passer de bras en bras, il était important pour lui de rester contre la peau de sa maman et de son papa. Notre famille n’a pas toujours compris, beaucoup ont trouvé que nous exagérions… mais peu importe. Après tout ce qui est le primordial c’est d’être en cohésion avec ses sentiments et si c’était à refaire, j’agirai de la même façon (et même parfois pire 😉
Les gens veulent d’un jour à l’autre profiter de bébé, le voir, le toucher, le porter… mais il ne faut pas oublier que c’est un petit être qui découvre le monde et je pense qu’il ne faut pas trop lui demander.
Bref, je pourrais en écrire des pages et des pages à ce sujet tellement ça me touche et tellement les gens m’ont exaspérée…
Je pense que beaucoup de femmes ont se sentiment. En tout cas je me retrouve vraiment dans ton article.
Je redoute ce jour et y pense très souvent, car c’est à la fois égoïste de garder son bébé et tout à fait normal je pense que de ne pas vouloir le partager. On vit quand même pendant 9 mois seul à seul avec bébé (oui parce que finalement papa ne partage pas ces sensations, ces mouvements…) et un jour paf, il faut partager et serrer les dents en regardant son bébé se balader de mains en mains.
Comme je comprends…
Nous, on a eu de la chance, on vit extrêmement loin de notre famille ( mini 4h30 pr la famille du papa et 8h pour la mienne), du coup nous n’avons pas été envahi à la maternité, aucune visite, nous avons pu nous découvrir à trois sans personne d’extérieur (hormis personnel médical) et j’en suis heureuse, je pense que je n’aurais pas supporté qu’on veuille me « prendre » mon bébé (d’autant plus qu’il a passé 12h séparé de moi en néonat dès sa naissance). Nous avons eu un mois complet avant que notre famille n’ait la possibilité de venir nous rendre visite, et je pense que j’étais un peu plus « prête » à laisser mon bébé dans d’autres bras que les miens ou ceux de son merveilleux papa, même si la première fois j’ai eu un pincement au cœur….
Je me sens tellement moins seule, merci pour ce témoignage.. J’avais l’impression d’avoir un problème.
Je suis maman de 2 enfants..de 2 pères différents. Pour mon 1er j’étais très jeune, 21 ans. Son père a comment dire une famille envahissante, qui l’empêchait d’être autonome. Et tout le long j’avais l’impression d’etre une mère porteuse. Je ne voulais pas que mon fils sorte, j’étais angoissée à l’idée de le partager. Mon exbelle mere voulait clairement me voler mon fils dans ma tête, et à partir de la naissance elle a voulu être plus que sa grand mère. Il a 6 ans aujourd’hui et ca va mieux il sait qui est sa maman.. Tout le monde est à la bonne place.
Mais l’angoisse est revenue lorsque je suis tombée enceinte de ma fille (qui a presque 1 an), jai une belle mère tres nombriliste et qui en fait des caisses. J’ai donc refusé de revivre cette peur du partage donc j’ai pu mettre des limites ayant pris en caractère depuis. Mais…j’ai tendance à mettre de la distance depuis sa naissance..je n ai pas souhaité partager avec ma belle famille sa 1ère ouverture de cadeau ou même son 1er Noël.. Je ne veux pas qu’ils soient présents pour sa toute 1ère bougie avant mes parents qui ne seront pas dispo.. Je n’aime pas partager mes photos.. J’ai l’impression d’avoir un réel problème parfois..
Pardon pour ce long commentaire..