Côté mamanJe me questionne

Toi, toi mon tout mon roi

posted by mamanlouve 13 juillet 2016 17 Comments

Je ne savais pas du tout où je mettais les pieds en décidant d’avoir un bébé, quelle place allait-il prendre dans ma vie, nos vies, si les clichés autour de la maternité étaient véridiques ou pure fiction. Et puis, little G est né, et d’un coup il a pris toute la place, dans ma tête, dans mon coeur et dans ma vie, avec son papa bien sûr. J’ai eu besoin de ce petit cocon à trois, d’observer cette famille que je venais de construire et d’en admirer chaque trait pendant de longues semaines. Je ne savais pas qu’on pouvait aimer si fort quelqu’un et ce sentiment a pris le pas sur tout.

Je suis assez entière dans ma vie, c’est souvent blanc ou noir chez moi. À la naissance de mon fils, ma vie a tourné autour de lui, pendant des mois je n’ai pas réussi à m’en séparer, même pour une heure. Je n’ai pas réussi à retourner travailler, à passer un week-end juste en amoureux ou avec des copines, j’étais la maman louve par excellence. Je n’ai pas choisi tout ceci, ça s’est imposé à moi comme une façon de faire et je ne voyais pas pourquoi je changerai alors que j’étais heureuse ainsi. Mais vers les 1 an de little G cela a commencé à être difficile pour moi de m’investir à ce point là, corps et âme et tout s’est compliqué.

Maman-louveToi, toi mon tout mon roi1

Mon fils est un petit garçon qui a des besoins très intenses, quelque chose que j’ai sûrement insufflé…Incapable de se décrocher de moi, des pleurs quand je m’en vais, accroché à mes jambes, au bout d’un an cela a commencé à être vraiment éprouvant. J’avais écrit un billet appelé ma cage dorée que je viens seulement de relire et qui m’a tordu le ventre car il me replonge dans ce sentiment passé, mais il me fait également du bien car je me rends compte que je me suis trompée, enfin pour une petite partie. Je ne suis plus cette maman du début, une sorte de maman sacrificielle si je peux dire, et je crois pouvoir ressembler de plus en plus à cette maman du coin de la rue qui me faisait tant rêver il y a un an. Mais tout ceci s’est fait progressivement et grâce à une grande étape de son développement qui a changé beaucoup nos rapports.

***

L’été dernier nous avions touché le fond, mon fils avait alors 14 mois et ne pouvait pas jouer seul sans ma présence dans la pièce, ou plutôt à 2cm de lui, il refusait que qui que ce soit, hormis moi, s’occupe de lui, ce qui fait qu’aucun relai n’était possible, pas même par son papa. Je me suis sentie totalement épuisée, dépassée par cette fusion que j’avais créé sans le vouloir et je me suis demandée chaque jour quand est-ce qu’il pourrait faire un pas loin de moi… quel sentiment terrible et culpabilisant…Et puis à 15 mois il a marché et là tout a commencé à s’apaiser. Il a découvert qu’il pouvait découvrir le monde par lui même et les choses se sont progressivement apaisées, jusqu’à aujourd’hui, 2 ans.

Maman-louveToi, toi mon tout mon roi1

Avec du recul je me rends compte que j’ai eu beau tenter des choses pour dé fusionner, rien n’a fonctionné, et c’est lui qui m’a montré tout seul le chemin, quand il a été prêt à lâcher ma main. Il a grandi. Il a pris confiance en lui. En moi. En nous. Aujourd’hui tout est tellement plus facile et je n’en reviens pas du chemin parcouru. Pendant près de 18 mois, ma vie a tourné autour de mon fils, à tout prix. Ne pas le perturber, ne pas décaler ses siestes, éviter de le déplacer trop souvent, tenir nos rituels, le protéger et le laisser dans cette bulle de confort qu’il connaît et qui le rassure (et/ou me rassure?). Aujourd’hui je me rends compte que je me suis un peu oubliée, ça n’a pas été un sacrifice car encore une fois je n’aurais pas su faire autrement, mais juste un constat.

Tout est tellement plus simple maintenant, comme on se dit souvent avec mon mari « little G suit le mouvement ». Nous pouvons se refaire des restaurants à 2 ou à 3, avec des copains, se faire pleins de week-end et voir sa joie sur son visage, laisser place à plus de spontanéité, le coucher tard un soir de fête, bousculer ses habitudes sans qu’il n’en soit perturbé. Bref little G a grandi, il n’a plus besoin d’autant de repères qu’étant plus jeune, il s’adapte et j’ai l’impression que la vie ne m’a jamais paru si simple avec un enfant, si spontanée et si douce.

***

J’ai sûrement fait pleins d’erreurs mais c’est notre histoire, notre lien, et je n’ai pas su faire autrement. Quel que soit le parcours il faut toujours regarder la finalité et celle-ci m’émeut un peu plus chaque jour. 

Aujourd’hui nous avons confiance l’un en l’autre, suffisamment pour savoir que même si nos mains se lâchent ce sera toujours pour se les resserrer plus fort après. 

Maman-louveToi, toi mon tout mon roi1

 

17 Comments

Calouve 13 juillet 2016 at 8 h 49 min

On me reproche souvent d’être trop fusionnel le avec ma petite louve. Pourtant, je crois m’être comportée avec elle comme avec son grand frère (qui est très fusionnel avec moi mais a toujours réussi à se détacher de moi très facilement). Ma puce, en revanche, a énormément de mal à se détacher de moi, sauf pour aller avec son père.
Je crois qu’effectivement, en vraies mamans louves, on a tendance à créer ce climat fusionnel, mais s’il perdure, c’est bien parce que nos louveteaux en ressentent le besoin! Et je crois sincèrement que, comme tu le dis, cette fusion leur permet aussi, le moment venu, de leur donner plus confiance en eux, car ils savent que quoi qu’ils arrivent, nous serons la!
Belle journée à toi 🙂

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nathalietoutsimplement 13 juillet 2016 at 9 h 16 min

Ton billet d’aujourd’hui me touche beaucoup.
J’ai été (et je suis toujours) la même maman que toi. Moi aussi, je n’arrivais pas à me séparer de ma fille pour un dîner en amoureux et ne voulait à aucun prix la « perturber » dans son quotidien. Je l’ai vue être incapable de se détacher de moi ni même de jouer toute seule (la première année de maternelle a été une horreur). C’est elle aussi qui a lâché ma main en premier et qui me montre le chemin.
Mais j’aurais toujours le regret d’avoir subi les nombreux reproches de mes proches à ce sujet. Je crois que j’en garderai toujours des traces.
Alors quand tu écris « J’ai sûrement fait pleins d’erreurs mais c’est notre histoire, notre lien, et je n’ai pas su faire autrement », je suis heureuse de voir que d’autres mamans agissent comme moi.
Des bisous à ton petit roi.

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juste1maman 13 juillet 2016 at 9 h 34 min

Bonjour Flore
très émouvant ce post. Notre tort à nous est d’être scotchés à lui.. Nous nous plaignons qu’il ne joue pas seul (chose qu’il fait très bien chez nounou), mais c’est de notre faute… Tous les soirs c’est la même crise pour lui expliquer que non, je ne peux pas le prendre dans mes bras quand je cuisine ! Mais nous les aimons tellement ces petits bouts, comment résister à leur petite bouille toute triste lorsque l’on dit non…

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sifene stimmi 13 juillet 2016 at 9 h 56 min

Je pense qu’il y a une période après la naissance qui dure quand même un certain temps (deux ans pour moi environ..) ou on est pas dans son état psychologique normal (et physique aussi mais c un autre sujet…), pour ma part l’arrivée de mon premier bébé a bouleversé ma vie et ma façon d’être sensibilité, amour débordante pour mon bébé, sourire etc… on pense souvent que cet état n’est présent que pendant la grossesse (dès que bébé arrive en même temps maman disparaît… ou presque…) je pense que cet état perdure bien longtemps après la naissance et que seules les mamans le savent…

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vilyae 13 juillet 2016 at 11 h 45 min

1er commentaire de ma part pour ce très joli billet. Comme tu le dis si bien, nous n’avons pas su faire autrement. On se sent parfois trop submergées par les demandes de nos petits (nous, car c’est pareil pour moi, et pour d’autres mamans je le vois), et pourtant nous pouvons apercevoir des progrès réguliers, des retours en arrière, nous subissons les remarques…mais quelle joie de voir ces petits progresser, confiants et bien dans leurs baskets ! Mon petit a 19 mois, c’est toujours une galère pour les siestes, pour le coucher le soir, il demande souvent à ce que je le prenne, à la maison, c’est assez rare qu’il joue seul, mais il le fait de temps en temps….et pourtant la crèche se passe merveilleusement bien !
Avec le temps, ma propre expérience et les retours des différentes mamans que je côtoie ou que je lis, je me dis que finalement effectivement un bébé c’est très prenant, et certains ont vraiment plus de besoin de leurs parents que d’autres.

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vilyae 13 juillet 2016 at 11 h 46 min

Et puis aussi finalement, cette « séparation » se fait quand bébé est prêt, et quand maman est prête aussi….

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Elodie 13 juillet 2016 at 12 h 41 min

De notre côté, on a été dès le début super cools (mon mec dirait hippies…). On ne s’est jamais interdit de sortir, voyager et ce dès sa naissance (premier resto à 2semaines, avion à 4, voyage à l’étranger à 5 mois…), on l’emmène absolument partout, quitte à zapper les siestes, les repas à heures fixes. C’est une autre forme de relation fusionnelle je crois, même si différente de la votre. Et il s’adapte à tout, tant qu’on est avec lui, c’est une autre histoire si on le laisse !
Dur dur de trouver l’équilibre parfait, je crois que l’essentiel est vraiment de s’écouter, de faire comment on le peut/sent… et d’être serein et heureux dans nos choix, tant pis pour les autres !

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Lena 13 juillet 2016 at 13 h 37 min

Bonjour,
Comme souvent ton article me touche et fait mouche…
Je ne crois pas que tu aies fait « des erreurs » chacune conçoit la maternité à sa manière, cette manière sera toujours la bonne si la maman et le bébé en sont heureux.
On nous impose beaucoup de normes de la 1ère dent à 6 mois, la marche à 12, la propreté à 24…j’en passe et des meilleures. Et si on laissait nos enfants nous dire quand ils sont prêts et dans le cas que tu évoques quand ils sont prêts à s’ouvrir aux autres?

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Corinne (Couleur Café) 13 juillet 2016 at 13 h 53 min

Je pense que c’est un passage obligé pour toutes les primipares. J’ai aussi eu une relation fusionnelle avec mon aîné, et en grandissant, on voyait que çà ne lui faisait pas que du bien. Il a fallu que j’apprenne à me détacher de lui, à lui faire un peu plus confiance, à m’occuper un peu mieux de moi-même, et petit à petit, il a voulu lâcher ma main. La naissance de ma fille est venue améliorer encore plus la situation, et aujourd’hui, chacun est à sa place. Je n’ai rien regretté, car j’ai vécu intensément ma maternité, j’avais besoin de cet amour fou ressenti à la naissance de mon premier enfant. Après, la vie remet les choses à leur place petit à petit, et c’est encore mieux. J’apprends beaucoup de mon parcours, de mes erreurs, et je me rends compte que mes enfants m’apprennent plus que moi je mes apprends les choses. Bravo pour ton article !

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Madame--e 13 juillet 2016 at 17 h 10 min

pour nous c’est Vivre comme avant l’arrivé de ce bébé mais profitez deux fois plus , elle a deux ans et adore sortir découvrir des choses, elle s’adapte mieu que nous 😉

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Morgan 13 juillet 2016 at 17 h 19 min

Encore un article en or… Quand je te lis, j’ai l’impression de toujours un peu mieux me comprendre. Mon petit L n’a que 6 mois, et je comprends cet état de fusion que tu décris. Et ce besoin notre petite bulle à trois…
Dans deux jours ce sera ma première journée sans mon petit bout, oui première journée ! Difficile de quitter ce coccon même pour quelques heures, mais je veux tenter !
Je pense que beaucoup de mamans se reconnaissent dans tes mots et je te remercie car tes mots me touchent en plein coeur.

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Maman-Tout-Terrain 14 juillet 2016 at 4 h 50 min

Ton billet est tres juste, et sa conclusion me touche particulierement. Chaque parcours est different, chaque mere, chaque enfant a sa personnalite, son caractere et sa trajectoire. Il est difficile de dire qui a tort ou raison. On essaye de faire au mieux. Et le plus beau des succes est de voir son enfant prendre confiance en lui-meme, de par les racines fortes qui lui ont ete donnees!

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Pretty Mamma 15 juillet 2016 at 11 h 53 min

Tu as eu entièrement raison de respecter le rythme de ton petit bonhomme! Personnellement, les conseils/avis/remarques de mon entourage m’ont souvent blessée et c’est pour cela que je fais maintenant « comme je le sens! ».
En tout cas, vous êtes trop mignons tous les 2, hyper fusionnels et ça donne le sourire :)))

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JESSICA 19 juillet 2016 at 23 h 14 min

Chouette article où je me retrouve sur certains points. Je suis une maman poule et franchement, je ne regrette pas mon choix. J’essaie de faire le maximum pour mon loulou et j’assume pleinement. Le but étant de voir nos faiblesses et de pouvoirs les améliorer au fil du temps. Vous avez pu constater par vous même que votre lien était peut-être un peu trop fusionel, et votre enfant vous à montrer le chemin, nos enfants ont souvent raisons…

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Lapinou Family 29 juillet 2016 at 22 h 11 min

Un très joli article ! On élève nos enfants du mieux qu’on peut, on fait des choix, on se trompe, on apprend,… Mais l’amoir, c’est ça l’essentiel <3

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JuliEm 24 août 2016 at 22 h 41 min

Coucou. Je trouve ce billet très beau. Avec mes deux petits loups, je suis aussi certaine de ne pas avoir été au top, mais l’essentiel, c’est de continuer pas à pas à les soutenir. 🙂

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